Bruges, la ville où
Pieter Aspe confie des enquêtes au commissaire Pieter Van In, n’est pas morte,
comme dans le roman de Georges Rodenbach. Mais on y rencontre des cadavres à
chaque coin de rue, à commencer par une famille dans une villa cossue :
deux enfants et leurs parents. Les premières constatations semblent montrer que
le père a tué les autres avant de se pendre. Aucune certitude, bien entendu.
Van In écluse des Duvel
et crache ses poumons chargés de nicotine et de goudron. Son adjoint, Guido
Versavel, plus sobre, réserve ses excès à un amant de rencontre non protégée.
Sa compagne, Hannelore Martens, juge d’instruction, soupire devant les excès du
commissaire et se demande si elle ne ferait pas bien de le tromper. Mais les
qualités humaines du flic sont à la hauteur de ses défauts, ce qui retient
Hanelore près de lui – et le lecteur avec elle.
Il y a évidemment une
enquête, qui nous conduira à tutoyer un ministre. D’accord, pas nous, mais Van
In est si proche qu’il est facile de se croire avec lui, et de faire pareil.
Tutoyons donc un ministre qui n’a pas que de bonnes manières et pour qui Van In
est, on le lui a dit, un homme compréhensif capable de ne pas provoquer de
vagues là où il vaut mieux rester en eaux paisibles. Deux précautions valent
cependant mieux qu’une et, pour garder secrets certains aspects de sa vie, le
ministre (que très vite on ne tutoie plus) est prêt à compromettre Van In. Qui,
probablement, s’en fout.
De quoi ne se fout-il
pas, le commissaire ? Pas de Hannelore et de leur enfant. Pour le reste,
sa conception de l’humanité est assez ouverte pour y accueillir toutes sortes
de personnes. Même une jeune collègue très excitée en sa présence – car il a
une présence, Van In, personne ne peut le nier – appartiendrait à un cercle
plus proche si les circonstances n’en décidaient autrement.
Quelques casiers de Duvel
et quelques fausses pistes plus tard, l’affaire trouvera un épilogue brutal.
Sinon qu’on ne sait toujours pas pour Versavel. Il faudra suivre le feuilleton
puisque Le message du pendu est la
onzième enquête de Van In en français et qu’il en reste un gros paquet à
traduire. La femme tatouée, en grand format, vient de s'ajouter aux œuvres disponibles en français.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire