jeudi 29 janvier 2015

La mort de Colleen McCullough

Qui?
Je vous entends d'ici.
Et je vous rassure tout de suite: moi non plus, je n'ai lu aucun livre de Colleen McCullough, qui était née en 1937 et qui est morte aujourd'hui. Mais j'ai peut-être tort de vous associer à mon ignorance puisque, selon l'entrefilet que je découvre dans Le Monde, trente millions d'exemplaires de son plus grand succès ont été vendus - et beaucoup plus de téléspectateurs ont découvert Richard Chamberlain dans la série télévisée qui en avait été adaptée. Les oiseaux se cachent pour mourir, ce fut un véritable phénomène, de librairie à la fin des années 70 et de télévision dans les années 80.
Je ne sais toujours pas pourquoi je n'ai pas suivi le conseil de l'homme qui, de passage dans la librairie bruxelloise où je travaillais en 1978, quand le roman a été traduit, m'avait vivement conseillé de le lire. Il avait adoré ça, m'avait-il dit. Mais pouvais-je me fier aux goûts littéraires d'un premier ministre, fût-il portugais? C'est en effet Mario Soares qui avait tenté de me communiquer son enthousiasme. En vain.
Les lectrices et lecteurs qui, comme lui, ont aimé Les oiseaux se cachent pour mourir ne me pardonneront probablement pas - mais savez-vous que Colleen McCullough a publié plus de vingt autres livres? Je ne sais si j'atténuerai quelque peu leur courroux en citant les premières lignes du roman.
Selon une légende, il est un oiseau qui ne chante qu’une seule fois de toute sa vie, plus suavement que n’importe quelle créature qui soit sur terre. Dès l’instant où il quitte le nid, il part à la recherche d’un arbre aux rameaux épineux et ne connaît aucun repos avant de l’avoir trouvé. Puis, tout en chantant à travers les branches sauvages, il s’empale sur l’épine la plus longue, la plus acérée. Et, en mourant, il s’élève au-dessus de son agonie dans un chant qui surpasse celui de l’alouette et du rossignol. Un chant suprême dont la vie est le prix. Le monde entier se fige pour l’entendre, et Dieu dans son ciel sourit. Car le meilleur n’est atteint qu’aux dépens d’une grande douleur… ou c’est du moins ce que dit la légende.

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