Henri de Régnier n'est donc pas aussi oublié qu'on le croit. Non seulement il publie régulièrement des tweets (enfin, lui, c'est une manière de le dire). Mais aussi une grande biographie signée Patrick Besnier sort cette semaine. Son éditeur la présente de cette manière:
L’image d’Henri de Régnier est souvent réduite à quelques traits schématiques: académicien, poète à monocle, mondain, mari trompé, connaisseur de Venise.Mais la vérité est plus complexe, d’où sans doute la formulation mystérieuse de Picabia: «Henri de Régnier a toujours marché sur la tête.» Proche de Mallarmé, ami d’André Gide, de Pierre Louÿs et Debussy, il est un témoin essentiel de la vie intellectuelle entre 1890 et 1914. Après 1918, ses échanges avec Proust, son amitié avec Paul Morand qui voyait en lui «le plus grand gentleman des lettres françaises», sa collaboration avec les meilleurs illustrateurs de l’époque lui donnent une place dans l’après-guerre.Au-delà de l’auteur brillant de La Canne de jaspe et de La Double maîtresse, sa biographie fondée sur de nombreux documents inédits révèle un homme curieux, sensible et ironique.Professeur émérite à l’université du Maine, Patrick Besnier a publié des travaux sur Alfred Jarry, Edmond Rostand et Raymond Roussel.
Enfin, mais les fidèles lecteurs de ce blog le savaient déjà, la Bibliothèque malgache a réédité cette année les trois Histoires incertaines dont deux se passent à Venise et qui mettent en scène des collectionneurs, des antiquaires, des érudits dans le décor de maisons anciennes chargées d’un passé mystérieux.
Une redécouverte bien dans l'air du temps - notre temps qui n'apprécie rien comme d'aller voir chez les écrivains du passé si l'on ne trouverait pas, par hasard, quelque chose qui ressemblerait à notre incertitude d'aujourd'hui.
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