La rentrée littéraire
nous fait faire le tour du monde. Des romans se passent partout, au hasard de
la curiosité de leurs auteurs. Avec, au centre du monde, Paris, ses ponts, ses
parcs, ses immeubles, ses restaurants, ses jours, ses nuits. Dans la capitale
de l’édition française bat de cœur de romans trop nombreux pour en établir une
liste. On n’en reste heureusement pas là.
La province française,
décor traditionnel d’une bonne partie de la littérature, conserve ses
partisans. Même et surtout s’ils se posent beaucoup de questions, comme Olivier
Adam qui se demande, dans Les lisières
(Flammarion), à quel endroit il vaut mieux se trouver : au centre ou à la
périphérie. Et la périphérie n’est-elle pas le nouveau centre ? Mais où
situer la Bretagne dans cette géographie qui se lit moins sur les cartes
qu’avec le cœur ?
Abordons l’Afrique par Casablanca
avec Tahar Ben Jelloun (Le bonheur
conjugal, Gallimard), quand bien même la ville est celle des récriminations
sous lesquelles un couple s’effondre. Casablanca, c’est aussi la ville où
débarque Marcel Duchamp en 1942, sous la plume de Serge Bramly (Orchidée fixe, Lattès).
Ou, dans la même région, au
moment du Printemps arabe, alors que de Tanger l’Europe est si proche, avec
Mathias Enard (Rue des Voleurs, Actes
Sud) : « Tanger était une
impasse sombre, un corridor bouché par la mer ; le détroit de Gibraltar
une fente, un abîme qui barrait nos songes ; le Nord était un mirage. »
Pas très loin, en
Algérie, Sandrine Charlemagne nous conduit dans Mon pays étranger (La Différence).
Découvrons Lalibela,
vieille cité éthiopienne. Martine Desjardins (Maleficium, Phébus) évoque ses églises taillées dans le roc.
François Bott (Avez-vous l’adresse du
paradis ?, Cherche midi), ses athlètes des hauts plateaux venus courir
le marathon de New York. Avant de vagabonder un peu partout.
En Asie comme ailleurs, chacun
a une manière personnelle de raconter son pays. Tarun Tejpal, l’Inde (La vallée des masques, Albin Michel) pour une histoire singulière.
Michael Ondaatje (La table des autres,
L’Olivier) quitte le Sri Lanka pour l’Angleterre, et déjà les origines sont
loin, sans pourtant disparaître tout à fait.
Partons en Corée du
Nord, à moins que ce soit dans un pays qui lui ressemble beaucoup, avec Charly
Delwart (Citoyen Park, Seuil) : « Le 42e parallèle devenu
une frontière réelle, quelque chose de définitif pour le pays, pour Min-hun. »
Céline Curiol se dirige, elle, vers le Japon (L’ardeur des pierres, Actes
Sud).
Avec Sébastien Lapaque, on change de continent, pour le Brésil (La
convergence des alizés, Actes Sud) : « Rio l’avait subjugué d’emblée. Les couleurs nationales
flottaient partout, la vitalité du peuple était éclatante. »
En Amérique du Sud toujours, et encore au Brésil, une
ville devient un roman grâce à João Almino (Hôtel
Brasília, Métailié) qui prend pour cadre l’époque de sa construction, à la
fin des années cinquante. Au Chili, la dictature de Pinochet conduit Alejandro
Zambra (Personnages secondaires,
L’Olivier) à donner à son héros un rôle d’espion. En Colombie, il y a la
musique d’Andrés Caicedo (Que viva la
música !, Belfond) et la drogue de Sergio Alvarez (35 morts, Fayard).
On décernera pour finir une
mention spéciale aux romans dont les héros voyagent et nous font voir du pays.
Yersin en Afrique et en Asie dans Peste
& Choléra, de Patrick Deville (Seuil). Ou Jeremy Alexander Voight à
travers la Russie dans Sans nul espoir de
vous revoir, de Françoise Pirart (Luce Wilquin).
Et ceci n'épuise évidemment pas les multiples possibilités offertes dans cette rentrée littéraire...
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