Chroniqueur littéraire, Guy Goffette avait intitulé La mémoire du cœur un recueil de ses textes. Il aurait pu choisir le même titre pour le roman qui était paru simultanément et ressort au format de poche, tant le cœur et la mémoire y tressent des sentiments contrastés.
Il a préféré éviter la confusion avec une phrase qui pique la curiosité : Géronimo a mal au dos.
Qui est ce Géronimo ?
Son nom surgit assez rapidement dans le livre, alors qu’il n’est déjà plus tout à fait
un inconnu pour le lecteur qui s’est arrêté à la page où est nommé le
dédicataire : « A l’homme de ma
vie, Géronimo, mon père ». Une manière, pour Guy Goffette, de réduire
la distance entre un narrateur appelé Simon et lui-même. Une manière aussi d’accepter,
voire de revendiquer, la confusion entre les sentiments de l’auteur et ceux du
personnage.
La relation entre le fils
et le père n’a pas toujours été sereine. Aujourd’hui, Géronimo est mort et
l’apaisement est venu, peut-être trop tard, tempérer les ardeurs d’autrefois
qui les opposaient, d’un bord à l’autre d’un abîme d’incompréhension. Les
rancœurs longtemps ruminées ont perdu leur goût aigre et quelques vers, à la
fin des chapitres, donnent de la légèreté même à ce qui a été lourd.
Guy Goffette poursuit la fiction de sa vie,
évite l’autofiction et reste en poésie, dans ce qu’il a de meilleur.
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