Maya Angelou, 86 ans, n'est plus. Elle a marqué son époque par son engagement pour les droits civiques, mais aussi par sa poésie et ses récits autobiographiques. Symbole et actrice d'une Amérique qui a fini par changer jusqu'à élire Obama comme président, elle représente probablement davantage qu'elle-même - bien qu'elle-même, c'était déjà énorme.
Affaire de circonstances, je l'ai malheureusement très peu lue, et moins encore écrit sur elle. Quelques lignes sur Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage, à l'occasion d'une réédition au format de poche que j'avais déjà évoquée sous une autre forme. Les voici.
On comprend ce qui plaît à Barack Obama dans
l’œuvre et le parcours de Maya Angelou. Les années qu’elle raconte ici, de
l’enfance à 1945 et à la naissance de son fils, sont celles de sa formation.
Jusqu’à 17 ans, elle se construit grâce à quelques rencontres privilégiées. Et
contre sa condition de jeune fille noire. Son intelligence de la vie et son
énergie transparaissent dans un livre qu’on peut prolonger avec Tant que je serai noire, dans la même
collection.
Et, tant qu'à prolonger, on ne le fera pas mieux qu'en continuant à la lire, son existence étant une histoire formidable. Je vous propose donc les premières lignes du troisième volet de son autobiographie, Un billet d'avion pour l'Afrique.
Les brises de la nuit ouest-africaine, intimes et timides, léchaient les cheveux, transperçaient les robes de coton avec une familiarité inconvenante, puis s’évanouissaient dans l’obscurité absolue. La lumière du jour se montrait elle aussi insistante, en beaucoup plus effronté et inconsidéré. Elle éblouissait, embrouillait la vue. Elle s’immisçait sous mes paupières closes, me tirait d’un lit qui ne m’appartenait pas et me lançait dans des rues toutes nouvelles.Après avoir passé près de deux années au Caire, j’étais venue à Accra avec mon fils Guy, qui allait commencer ses études à l’Université du Ghana. Je comptais passer deux semaines dans cette ville chez l’ami d’un collègue, aider Guy à s’installer dans la résidence étudiante et me rendre au Liberia, où un poste m’attendait au ministère de l’Information.
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