Georges Chaulet était, à sa mesure, une sorte de J.K. Rowling, un auteur de best-sellers de littérature de jeunesse avec Les 4 As et surtout la série Fantômette. 52 titres parus et 15 millions de volumes vendus depuis 1961, m'apprend Livres Hebdo en annonçant la mort de l'écrivain.
J'ai très peu lu la Bibliothèque rose où paraissaient les aventures de la jeune héroïne - j'étais, forcément, beaucoup plus Bibliothèque verte, en un temps où les garçons et les filles se mélangeaient peu, même dans leurs lectures.
Je viens donc de me rattraper tardivement, en puisant dans une de mes bibliothèques où j'ai trouvé quelques volumes de la série. J'ai choisi celui qui doit être le deuxième, paru en 1962, Fantômette contre le Hibou. Bien m'en a pris. J'aurais pu ne jamais savoir quelle aimable fantaisie habitent ces livres.
Certes, Fantômette contre le Hibou, comme probablement les autres, est un décalque approximatif d'une multitude de romans d'aventures policières à la portée de jeunes lecteurs - et, encore davantage, de jeunes lectrices, en tout cas dans ces années-là. Mais un livre qui commence par cette question: "- Comment écrit-on archéoptéryx?" ne peut pas être totalement insignifiant. C'est Ficelle qui demande cela à Françoise ("Comme ça se prononce", répond-elle). En deux lignes, voici donc deux des principales protagonistes du roman, parmi lesquelles Ficelle aimerait bien être la vedette, si elle était moins nulle - elle l'ignore, bien entendu, et est au contraire convaincue des nombreuses qualités qui font d'elle le chef naturel de la bande. C'est elle, d'ailleurs, sur une idée de "génie", qui fonde le Framboisy Limiers Club (FLIC) dont elle est, cela va de soi, la présidente. Françoise sera la secrétaire, ainsi en a décidé la haute autorité que représente Ficelle. Et Boulotte, la troisième, trésorière - elle est là surtout pour apporter une note purement rigolote en compagnie de ses deux complices, car Boulotte ne pense qu'à manger.
Toujours est-il que le village de Frambroisy résonne des sales affaires qui s'y succèdent, signées de la marque d'un hibou. Le FLIC part en chasse sous la conduite de Ficelle. Mais celle-ci tire moins les ficelles que ne le fait, dans l'ombre, une Fantômette audacieuse et intelligente - le portrait de Françoise, ce que, comme l'auteur, nous nous interdirons bien entendu de révéler.
Le commissaire Maigrelet sera en tout cas bien inspiré de suivre les conseils de la mystérieuse enquêtrice pour mettre fin aux méfaits d'une bande qui allait en grossissant.
Quant aux lectrices (les lecteurs aussi, d'ailleurs) des aventures de Fantômette, elles peuvent continuer. Avec ma bénédiction.
Merci pour cet hommage sympathique.
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