Il avait déjà reçu le prix Goncourt du premier roman, le prix Emmanuel-Roblès à Blois, le prix Edmée de la Rochefoucauld et le prix de la ville de Limoges. François Garde complète sa collection avec le prix Jean Giono, qui lui a été attribué aujourd'hui pour son premier roman, Ce qu'il advint du sauvage blanc.
François Garde s’est
inspiré de faits authentiques dans Ce
qu’il advint du sauvage blanc : le mousse Nicolas Pelletier a,
semble-t-il (un doute subsistait à l’époque chez certains commentateurs), vécu
dix-sept ans chez les Aborigènes d’Australie au 19e siècle après
avoir été abandonné par ses compagnons de navigation. Le romancier a pris
quelques libertés avec la biographie du marin et a surtout dédoublé la
narration en alternant deux voix.
Celle du héros de cette
aventure est la première. L’homme blanc recueilli par une peuplade à laquelle
il ne comprend rien. Ni la langue, bien sûr, ni les coutumes, ni son propre
statut qui n’est pas tout à fait celui d’un prisonnier, mais y ressemble par
certains aspects.
Celle d’Octave de
Vallombrun lui répond, dans les lettres qu’il adresse au président de la
Société de Géographie. Après avoir résumé son ambition de découvreur et ses
premiers échecs, il relate sa découverte du sauvage blanc et son éducation. Ou
plutôt sa rééducation : Nicolas Pelletier, dont il mettra d’ailleurs un
certain temps à découvrir le nom, a perdu l’usage du langage et du comportement
en société. Ses travaux emplissent une correspondance qui tourne à
l’aigre : la séance au cours de laquelle Vallombrun a présenté l’objet de
ses recherches s’est mal passée. Des savants plus préoccupés de leur propre
gloire que de géographie ont porté moins d’intérêt à Pelletier que ne l’a fait
l’impératrice Eugénie quand elle a souhaité le rencontrer – lui obtenant, dans
la foulée, un porte de fonctionnaire au phare des Baleines, sur l’île de Ré.
Le parallèle entre les deux récits est
saisissant : Pelletier qui s’habitue peu à peu à sa nouvelle vie contraste
avec Vallombrun qui tente de le ramener à sa vie d’avant. Et les questions que
se pose celui-ci font tout l’intérêt du roman.
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