jeudi 25 octobre 2018

Les sélections du Femina, les choix du Figaro littéraire... et Houellebecq


Il reste, en apparence, sept possibilités pour le Femina du roman français, mais c'est très probablement un livre dont Bernard Pivot disait qu'il n'a pas été retenu au Goncourt parce que n'est pas un roman qui devrait, au premier tour et à l'unanimité (sauf si une jurée s'est levée de mauvais poil), décrocher ce prix le 5 novembre: Le lambeau, de Philippe Lançon. Quoi qu'il en soit, Isabelle Desesquelles, Régine Detambel et Fanny Taillandier (trois femmes! il en reste deux quand même, sur sept)) ont été écartées depuis la précédente sélection.
C'est moins clair pour les prix du roman étranger et de l'essai.
Du côté des traductions, il a fallu un peu de temps (et on le comprend en raison de l'épaisseur du livre) pour accueillir le roman d'Olga Tokarczuk. Favorite, du coup? Allez savoir... Dans le même temps, Marco Balzano, Stefan Brijs, György Dragoman et Itamar Orlev sont sortis des listes - il reste sept romans étrangers.
Les essais ne comptent plus ceux de René de Ceccaty, François Dosse, Thierry Ollouz, Jean-Claude Perrier et Stephen Smith mais huit titres sont encore présents.
On récapitule.

Roman français
  • Emmanuelle Bayamack-Tam. Arcadie (P.O.L.)
  • Yves Bichet. Trois enfants du tumulte (Mercure de France)
  • David Diop. Frère d'âme (Seuil)
  • Michaël Ferrier. François, portrait d’un absent (Gallimard)
  • Pierre Guyotat. Idiotie (Grasset)
  • Philippe Lançon. Le lambeau (Gallimard)
  • Tiffany Tavernier. Roissy (Sabine Wespieser)

Roman étranger
  • Javier Cercas. le monarque des ombres (Actes Sud) traduit de l'espagnol par Aleksandar Grujicic, avec la collaboration de Karine Louesdon
  • Davide Enia. La loi de la mer (Albin Michel) traduit de l’italien par Françoise Brun
  • Stefan Hertmans. Le coeur converti (Gallimard) traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin
  • Alice McDermott. La neuvième heure (Quai Voltaire) traduit de l'anglais par Cécile Arnaud
  • Gabriel Tallent. My absolute darling (Gallmeister) traduit de l’américain par Laura Derajinski
  • Olga Tokarczuk. Les livres de Jakob (Noir sur blanc) traduit du polonais par Maryla Laurent
  • Samar Yazbek. La marcheuse (Stock) traduit de l'arabe par Khaled Osman

Essai
  • Antoine de Baecque. Histoire des crétins des Alpes (Vuibert)
  • Stéphane Beaud. La France des Belhoumi (La Découverte)
  • Marc Dugain. Intérieur jour (Laffont)
  • Colette Fellous. Camille Claudel (Fayard)
  • Elisabeth de Fontenay. Gaspard de la nuit (Stock)
  • Laurent Nunez. Il nous faudrait des mots nouveaux (Cerf)
  • Dominique Schnapper. La citoyenneté à l’épreuve (Gallimard)
  • Marc Weitzmann. Un temps pour haïr (Grasset)

Pour le Figaro littéraire, dix critiques littéraires de différents journaux et magazines ont joué le jeu de la gastronomie et des jurys, simultanément. Une faute de goût? Au Goncourt, on délibère d'abord et on déjeune ensuite, histoire peut-être de ne pas avoir l'esprit embrumé et l'estomac chargé. Au cours d'un repas, tout semble permis, y compris créer un Goncourt du roman étranger, de ne tenir (presque) aucun compte des sélections réellement effectuées par les différents jurys et de renvoyer, plusieurs fois, Philippe Lançon à la deuxième place. Résultat des agapes et des votes:

  • Goncourt: Adeline Dieudonné. La vraie vie (L'Iconoclaste)
  • Goncourt étranger: Julian Barnes. La seule histoire (Mercure de France)
  • Renaudot: Thomas B. Reverdy. L'hiver du mécontentement (Flammarion)
  • Femina: Laurence Cossé. Nuit sur la neige (Gallimard)
  • Médicis: Philippe Vasset. Une vie en l'air (Fayard)
  • Interallié: Stéphane Hoffmann. Les belles ambitieuses (Albin Michel)
Enfin, si vous voulez vous projeter vers 2019 - il n'est jamais trop tôt -, je vous conseille la lecture du nouveau numéro de Vapeurs actuelles, qui fait une large place à Michel Houellebecq (son prochain roman est attendu dans les premiers jours de janvier). Un journaliste a accompagné l'écrivain à Bruxelles, où il recevait le Prix Oswald-Spengler. Savoureux, à condition de prendre le reportage et le discours du récipiendaire au troisième degré, au moins.

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