De Dixmude à Saint-Quentin
(De
l’envoyé spécial du Petit Journal.)
Front britannique, 1er octobre.
Voici ce qui
se passe de Dixmude à Saint-Quentin :
Dans les Flandres, il fait un temps affreux. Le sol est
détrempé, la pluie tombe sans arrêt, mais les Belges avancent toujours. Ils ont
pris six villages : Amersvelde, Staden, Sleyhage, Ootnieuwkerke, De Ruite,
Saint-Pieter.
À deux heures
de l’après-midi, on annonce leur cavalerie à quelques kilomètres de Roulers. Et
entre Roulers et Menin, ayant coupé la ligne, on annonce qu’une pointe alliée
s’enfonce. Elle s’enfonce sur Courtrai. Elle en est à neuf kilomètres.
À la 2e armée : Plumer. Temps affreux, le sol
est détrempé. Le Boche résiste. Il amène tout ce qu’il peut comme renforts. On
progresse quand même. Nous ne sommes pas loin de Menin. Le chauffeur du kronprinz reversé dans
l’infanterie – s’ils vont chercher leurs soldats jusque sous le manteau
sous-impérial, où doivent-ils en être – a été fait prisonnier.
À la 1re armée : Horne au nord de Cambrai.
Lourds combats. Les Canadiens attaquent au nord de Cambrai. Les Allemands les
contre-attaquent. Leur tir de barrage est nourri. Les Canadiens tiennent le
choc. Nous tenons Tilloy.
À la 3e armée : Byng devant Cambrai. Les Boches
résistent furieusement. Ils ont amené ce qu’ils pouvaient comme réserves. Ils
ne veulent pas lâcher complètement Cambrai. Cela ne nous arrête pas, nous attaquons
sans relâche. Des combats acharnés ont lieu à Rumilly et à Crèvecœur. Nous
prenons Crèvecœur et le perdons. En face Banteux l’ennemi se renforce et tient
la rive est du canal. Mais nous commandons la tête de pont. L’ennemi donne tout
ce qu’il peut, nous aussi.
À la 4e armée : Rawlinson, qui déborde
Saint-Quentin par le nord.
Nous prenons
le Tronquoy et toutes les défenses du tunnel. Nous atteignons les lisières de
Levergies et le carrefour de Joncourt. Nous sommes sur le haut terrain et
l’éperon de Gouy et l’éperon du chemin de fer. Remarquez sur la carte, vous
verrez Saint-Quentin à l’arrière de tout ça. Les Boches résistent aussi. Ils
nous forcent à aller lentement, mais ils ne peuvent pas nous empêcher d’aller.
C’est la
suprême résistance boche. Sauf en Belgique, partout c’est lent, mais sûr. Et en
Belgique, c’est sûr aussi.
Le Petit Journal, 2 octobre 1918.
Aux Editions de la Bibliothèque malgache, la collection Bibliothèque 1914-1918, qui accueillera le moment venu les articles d'Albert Londres sur la Grande Guerre, rassemble des textes de cette période. 21 titres sont parus, dont voici les couvertures des plus récents:
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Jean Giraudoux
Lectures pour une ombre
Edith Wharton
Voyages au front de Dunkerque à Belfort
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Journal d’un bourgeois de Paris pendant la guerre de 1914. Intégrale
ou tous les fascicules (de 1 à 17) en autant de volumes
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Dans les remous de la bataille
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