Romaine, Gilda Piersanti égrène des affaires criminelles.
Dans Roma enigma, sa sixième saison
meurtrière, c’est le printemps. Un bref sursis est offert à Lucetta. Elle
aurait dû mourir devant la pâtisserie Damiani, où elle achète deux choux à la
crème chaque soir. Gabriele avait tout prévu. Sauf un détail : au moment
du tir, Lucetta s’est baissée pour ramasser la monnaie qu’elle venait de
laisser tomber et la balle a frappé, derrière elle, Monica Perocelli, une jeune
étudiante à la vie amoureuse fantasque. Lucetta ne mourra qu’en rentrant chez
elle, où Gabrielle, pensant l’avoir tuée, ne l’attendait plus.
Mariella De Luca et sa coéquipière Silvia Di Santo, chargées
de l’affaire, n’ont aucune raison de penser que la victime n’était pas visée
par le tueur. Seul le lecteur, auquel la romancière a décrit le crime en
ouverture, sait que les faits ne sont pas ce qu’ils semblent être. Mais, comme
il n’est pas possible d’alerter les enquêtrices, on se contentera de les
regarder patauger avec un sourire en coin et d’observer comment elles sont
alertées par des détails. L’empressement de Gabriele à fournir des informations
et sa curiosité ont quelque chose de louche. Mariella, pour sa part, suit avec
obstination la piste des choux à la crème, dont il ne reste aucune trace, même
pas leur boîte, dans l’appartement de Lucetta. C’est donc que quelqu’un d’autre
les a mangés. Mais qui ? (Nous le savons, nous ne lui dirons pas non plus,
qu’elle patauge !)
Les chemins détournés ont du bon : ils laissent le temps de
comprendre les raisons d’un meurtre et comment celui-ci les dépasse pour
s’inscrire dans une logique plus large. La romancière italienne fait jouer des
ressorts exhumés d’un passé aux secrets inquiétants. Cette atmosphère lourde
séduit, grâce aussi aux pointes d’humour qui l’allègent de temps à autre.
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