Le prix Pulitzer, grande
récompense américaine, ne s’intéresse pas qu’au journalisme. La fiction y a sa
place depuis sa création en 1917. Le palmarès est de ceux qu’on regarde de
près : Edith Wharton, Willa Cather, Sinclair Lewis, Margaret Mitchell,
John Steinbeck, Robert Penn Warren, Ernest Hemingway, William Faulkner, William
Styron, Saul Bellow, John Cheever, Toni Morrison, etc., ils sont presque tous
là, les écrivains qui ont fait la littérature américaine du 20e
siècle. Et même du 21e : Michael Chabon, Richard Russo, Jeffrey
Eugenides, Cormac McCarthy, Paul Harding (dont nous vous parlions il y a peu),
parfois des confirmations, souvent des découvertes.
Cette année pourtant,
comme c’était déjà arrivé plusieurs fois par le passé, le jury n’a pas réussi à
s’accorder sur un livre et le palmarès restera vierge. Les trois finalistes,
disent ceux qui connaissent leurs ouvrages, avaient pourtant belle allure.
Claro, grand traducteur et directeur d’une collection où plusieurs lauréats ont
déjà été publiés, s’énerve sur son blog. Une occasion manquée de promouvoir la
littérature alors que ce prix est « vital
et symbolique dans un contexte économique où les libraires indépendants ont
presque tous disparu », écrit-il.
Les prix littéraires font
souvent râler quand ils fonctionnent : trop de magouilles, trop de fausses
valeurs, des lauréats inférieurs à ceux qui auraient dû être couronnés, liste
non exhaustives des raisons de râler. Combien de fois s’est-on amusé à chercher,
dans le palmarès du prix Goncourt, ceux qui l’ont eu et qui n’auraient pas dû,
et ceux qui ne l’ont pas eu alors qu’ils auraient dû ? Le jeu est un peu
vain, mais il fait toujours recette.
Mais, quand les prix littéraires ne fonctionnent
pas, c’est bien pire encore !
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