L'épaisseur d'un livre n'est pas synonyme de qualité - même si elle représente, pour son auteur, un travail souvent plus long. Nous avons tous en mémoire des petits livres dont le poids est bien plus considérable que d'autres, très volumineux. Et puis, ça n'a pas de sens, le critère de la taille n'est définitivement pas pertinent - du coup, je me demande pourquoi je me fais cette réflexion inutile en me préparant à dire tout le bien que je pense d'un livre (petit mais important) lu cette semaine, avec d'autres.
Opéra sérieux, de Régine Detambel, est probablement celui qui restera le plus longtemps présent dans mon esprit. Il y est question d'une vie et de musique - de voix davantage que de musique, encore. La langue du roman se fait chair et son. Opéra sérieux habite pleinement le lecteur qui se laisse faire par l'écrivaine au meilleur d'elle-même - mais on savait depuis longtemps qu'il fallait compter avec Régine Detambel, voici une nouvelle occasion de le dire.
Marc Dugain n'a pas besoin qu'on l'applaudisse bien fort pour que son savoir-faire soit reconnu par un large public. Même si je continue à préférer, de tout ce qu'il a écrit, La chambre des officiers (tiens! un petit livre!), je dois reconnaître qu'Avenue des Géants a de l'allure. L'autoportrait d'un tueur en psychologue qui passe une bonne partie de son temps à analyser son propre cas est un roman troublant, par lequel on se laisse faire très volontiers, au risque d'être entraîné dans une suite de questions sans réponses sur le bien et le mal. (Mon article complet est ici.)
Côté littérature noire, je me suis laissé séduire par trois volumes sortis en poche, Paris Noir, Londres Noir et Los Angeles Noir, même si je n'ai lu complètement que le premier, picorant dans les autres. Je ne sais pas pourquoi, je pensais, avant de les ouvrir, qu'il s'agissait d'inédits? Alors que la collection existait déjà et qu'elle est donc reprise en partie, au moment où sort une vraie nouveauté, Delhi noir. Les auteurs me sont moins familiers - alors que je connaissais à peu près tous les autres, dans les trois poches. Il y a donc de belles découvertes à faire dans ce volume, car la collection, américaine au point de départ, se situe à un beau niveau d'exigence.
Patricia Cornwell n'a évidemment rien d'une découverte et Voile rouge n'a rien pour surprendre les fans de Kay Scarpetta. Cette fois encore, le vent du boulet passe très près de l'héroïne de cette série et touche un personnage familier. (On peut lire mon article.)
J'ai aussi repris quelques ouvrages que j'avais lus lors de leur publication originale. Comme je n'ai pas eu à revoir mon opinion, je vous épargne les très minces nuances qui ont nourri une partie de ma semaine.
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