Vous venez de sortir un roman? Précipitez-vous chez votre banquier. Enfin, surtout si votre éditeur compte vous verser des droits sur les ventes de plus de cent mille exemplaires.
Je m'étais demandé, ce matin, pourquoi le site des Echos, un quotidien qui n'appartient habituellement pas à mes lectures du matin (ni du soir, d'ailleurs), consacrait un diaporama aux romanciers qui ont le plus vendu en 2013 - sans même attendre la fin de l'année car on est ainsi, dans la finance, on an-ti-ci-pe.
Donc, le goût des listes étant plus fort que le dégoût des chiffres, voici les heureux élus. Avec ce commentaire: Le poids des quelques auteurs les plus vendus est colossal dans le paysage des romans français. A eux seuls, les dix écrivains de ce classement fondé sur les données du cabinet Gfk représentent presque un quart des romans achetés l'an dernier en France.
- Guillaume Musso 1.405.500 exemplaires
- Marc Levy 1.199.800
- Gilles Legardinier 682.600
- Françoise Bourdin 638.000
- Grégoire Delacourt 551.300
- Pierre Lemaitre 489.800
- Maxime Chattam 485.600
- Michel Bussi 478.800
- David Foenkinos 457.200
- Delphine de Vigan 339.400
Mais encore? Pour comprendre ce que venait faire ce palmarès de romanciers dans un journal économique, creuser, enquêter, trouver, expliquer, j'ai lu, si, si, Les Echos du jour. N'exagérons rien. J'ai survolé le journal jusqu'à une page qui n'était pas sans rapport avec le diaporama dont je vous entretiens depuis tout à l'heure, si vous êtes encore là.
En page 29, voici un dossier sobrement intitulé: Les méthodes de la banque privée pour séduire les écrivains à succès. Une clientèle difficile à approcher et qui demande un suivi spécifique, prévient-on. Voilà pourquoi des banques financent des prix littéraires. Voilà aussi pourquoi, de temps à autre, certains banquiers lisent. Au moins le dernier livre d'un client. Et sans s'attendre à ce que le client en question demande à son banquier un avis éclairé sur son dernier livre.
Encore que... Dans la liste ci-dessus, n'y en a-t-il pas l'un ou l'autre qui tâterait le terrain des sujets les plus rentables auprès de son banquier? Auquel cas, c'est vrai, ce n'est pas sur le dernier livre qu'ils désirent un avis, mais sur le prochain. On est conseiller financier, il faut se mouiller!
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