La présence sur une sélection de prix littéraire représente, pour un écrivain, le pire CDD qui soit. Il est suspendu à la sélection suivante, sans aucune certitude d'être encore là. Quoi que l'éditeur ait pu dire pour le rassurer. (Par exemple: Untel et Untel aiment beaucoup ton livre, tu es certain d'aller jusqu'à la sélection finale.) A la fin, de toute manière, on ne retiendra que le lauréat, ou la lauréate. C'est donc le moment de citer, pour la dernière fois dans le contexte du Prix Médicis, les auteurs qui ont fait une apparition dans la première liste et ont disparu de la deuxième: Aurélien Bellanger, Pierre Demarty, Jean-Hubert Gailliot, Nathalie Kupperman et Christine Montalbetti. Cinq de moins, restent huit:
- Véronique Bizot, Ame qui vive (Actes Sud)
- Claudie Hunzinger, La langue des oiseaux (Grasset)
- Hedwige Jeanmart, Blanès (Gallimard)
- Frank Maubert, Visible la nuit (Fayard)
- Laurent Mauvignier, Autour du monde (Minuit)
- Eric Reinhardt, L’amour et les forêts (Gallimard)
- Antoine Volodine, Terminus radieux (Seuil)
- Valérie Zenatti, Jacob, Jacob (L’Olivier)
Du côté des romans étrangers, les coupes sont plus sévères encore, puisqu'ils sont neuf à avoir été oubliés dans la sélection publiée ce matin: Sonali Deraniyagala, Mohsin Hamid, Vladimir Lortchenkov, Ursula Krechel, Maxime Ossipov, Leonardo Padura, Peter Stamm, Zeruya Shalev, et Juan Gabriel Vasquez, ce qui fait du monde, et même du beau monde. En revanche, Taiye Selasi surgit soudain. Ce qui donne:
- Margaret Atwood, MaddAddam (Robert Laffont), traduit de l’anglais (Canada) par Patrick Dusoulier
- Lily Brett, Lola Bensky (La grande ourse), traduit de l’anglais (Australie) par Bernard Cohen
- Anthony Marra, Une constellation de phénomènes vitaux (J.C. Lattès), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Dominique Defert
- Antonio Moresco, La petite lumière (Verdier), traduit de l’italien par Laurent Lombard
- James Salter, Et rien d’autre (L’Olivier), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marc Amfreville
- Taiye Selasi, Le ravissement des innocents (Gallimard), traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Sylvie Schneiter
- Evie Wyld, Tous les oiseaux du ciel (Actes Sud), traduit de l’anglais (Australie) par Mireille Vignol
Et, comme les jurés du Prix Médicis sont de gros bosseurs, ils ont aussi établi leur première sélection pour le prix de l'essai:
- Robert Darnton, L’affaire des 14. Poésie, police et réseaux de communication à Paris au 18ème siècle (Gallimard)
- Stephen Greenblatt, Will le magnifique (Flammarion).
- Jean-Yves Jouannais, Les barrages de sable (Grasset)
- Éric Laurrent, Berceau (Minuit)
- Linda Lê, Par ailleurs (exils) (Christian Bourgois)
- Monique Levi-Strauss, Une enfance dans la gueule du loup (Seuil)
- Frédéric Pajak, Manifeste incertain 3 (Noir sur blanc)
- Elisabeth Roudinesco, Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre (Seuil)
- Eliane Viennot, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin (Editions iXe)
Voulez-vous mon avis? Non, vous ne l'aurez pas, je ne me le suis pas encore forgé à la force du poignet (pour tourner les pages) et des yeux (pour lire).
Mais un sale coup pour l'académie Goncourt serait de voir couronné, le mardi 4 novembre, c'est-à-dire à la veille de la proclamation du Goncourt, Eric Reinhardt...
L'académie Goncourt s'est déjà fait rouler, il y a deux ans, par le Femina alors elle n'est plus à cela près.
RépondreSupprimerL'origine du conflit (et de l'alternance dans la chronologie des prix) est plus ancienne, elle date d'un roman de Marc Lambron que tout le monde voulait couronner (je ne sais plus en quelle année).
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