Tous les jurys ont effectué leur premier tour de table, il en est sorti des sélections très ouvertes: 65 romans (en prenant l'étiquette au sens large) français apparaissent dans 9 listes. Soit, dans l'ordre chronologique de leur attribution, le Grand prix du roman de l'Académie française (le 25 octobre), le Femina (5 novembre), le Médicis (6 novembre), le Goncourt et le Renaudot (7 novembre), le Décembre et le Flore (8 novembre), le Wepler/Fondation La Poste (12 novembre) et l'Interallié (14 novembre). Je n'ai pas retenu, dans les calculs qui vont suivre, le prix Jean Giono (le 16 octobre), pas vraiment inscrit dans le grand jeu des principaux prix littéraires, même s'il est richement doté, ni le Goncourt des Lycéens (15 novembre), parce que sa sélection est, sauf pour Mathias Enard qui l'a déjà reçu, la même que celle du Goncourt.
Dans les neuf listes que je prends en compte, plusieurs romans sont nommés plusieurs fois. Les lois de la statistique ne s'appliquant pas au fonctionnement des jurys littéraires, il n'est pas certain qu'ils seront parmi les lauréats. Mais leurs chances sont évidemment plus grandes d'en faire partie. Voici ceux qui recueillent trois nominations ou plus.
5 nominations
- Patrick Deville, Peste & choléra (Seuil). Un livre qui fait à peu près l'unanimité, et je veux bien lui donner ma voix aussi, comme je crois l'avoir déjà fait comprendre chaque fois que je l'ai évoqué.
4 nominations
- Joël Dicker, La vérité sur l'affaire Harry Quebert (de Fallois/L'Age d'homme). La grande surprise d'un gros roman, le deuxième de son auteur (il est jeune, il est suisse), autour duquel enfle une rumeur de plus en plus favorable.
- Jérôme Ferrari, Le sermon sur la chute de Rome (Actes Sud). Avec Patrick Deville, et à peu près à égalité, le favori du Goncourt, et probablement le meilleur livre de son auteur aux qualités largement mises en évidence par la presse.
3 nominations
- Aurélien Bellanger, La théorie de l'information (Gallimard). Un premier roman dont on déjà avait beaucoup parlé avant sa sortie, un peu moins aujourd'hui, mais qui continue à exciter bien des lecteurs en raison de son sujet.
- Philippe Djian, "Oh..." (Gallimard). Pour la première fois dans le grand cirque de la rentrée littéraire, l'auteur de 37°2 le matin n'avait peut-être pas besoin de cela pour être remarqué et apprécié.
- Nicolas d'Estienne d'Orves, Les fidélités successives (Albin Michel). Le feuilleton de la collaboration intellectuelle avec le nazisme. Intelligent, cultivé et doté d'une touche de mystère jusqu'à son extrême fin.
- Leslie Kaplan, Millefeuille (P.O.L.). Un vieux monsieur très entouré et revenu de tout, qui porte sur les générations suivantes un regard à la fois curieux, amusé et détaché. La consécration pour l'auteure de L'excès-usine?
- Anne Serre, Petite table, sois mise! (Verdier). "Dans une série de scènes érotiques où la joie le dispute à l’énormité des situations et des propos tenus, Anne Serre se livre à un jeu de débordements qui, loin de déconcerter le lecteur, lui offrent un véritable enchantement." (Présentation de l'éditeur.)
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