Patrick Besson joue au snob. Il fait ça bien. Aujourd'hui, dans sa chronique du Point, il prétend (j'exagère à peine) être le seul à posséder des livres d'Yves Dartois, écrivain pourtant productif dans les années 60 et 70 mais tout à fait oublié, jusque par Internet. Poussant jusqu'à ses limites la logique de notre époque, il fait ça bien aussi, il suppose que tout le monde doit se dire qu'Yves Dartois n'existe pas, puisqu'il n'existe pas sur Internet...
Désireux, par quelque lubie du genre qui lui prend plus souvent qu'à son tour, de pousser sa recherche jusqu'au bout, revenu bredouille d'un interrogatoire poussé d'une attachée de presse (bonjour, Nathalie) travaillant pourtant dans une maison d'édition où Yves Dartois a publié, il a dû, rendez-vous compte!, recourir à un libraire pour lui dénicher quelques volumes.
Rendons grâce à ces professions que l'on dit parfois en voie de disparition et qui nous rendent encore bien des services.
Mais le libraire d'aujourd'hui n'est plus couvert de son cache-poussière, et il est connecté à Internet. Si on lui demande un livre qu'il ne possède pas, ou même qu'il ne connaît pas, de l'auteur duquel il n'a peut-être même jamais entendu parler, il cherche sur le site de Livre rare book (d'accord, le nom n'est pas joli, mais c'est efficace) pour trouver quarante-cinq livres d'Yves Dartois en vente dans différentes autres librairies. Si ce n'est pas assez, il continue sur AdAll et en rassemble 209 (parfois les mêmes, c'est vrai), y compris en espagnol ou en néerlandais au cas où Patrick Besson préférerait lire Yves Dartois dans ces langues.
Si je sais cela, c'est parce qu'un libraire m'a guidé vers ces liens (merci, Bernard).
Alors, Patrick, ce n'est pas parce que tu aimes jouer au snob qu'il faut nous prendre pour des cons. Nous sommes nombreux à fréquenter à la fois des libraires et Internet.
Sans rancune.
Imaginez ce que représente le fait d'écrire une chronique par semaine. Se lancer dans le vide sans sujet imposé. Alors Patrick Besson qui se montre souvent drôle est quelquefois obligé de nous servir un thème un peu... scabreux ! Je partage tout à fait votre avis : là, cette fois-ci il nous prend pour des cons...
RépondreSupprimerCordialement
Yves Dartois était journaliste au Petit Parisien en 1939. Parce qu'il était incapable de reconnaître l'Histoire, en la recontrant sur son chemin, on lui doit l'invention d'une légende, comme seuls les journalistes savent créer de fausses nouvelles. Celle selon laquelle les astrologues furent incapables de prédire la seconde guerre mondiale. Alors qu'il avait publié à deux reprises,en 1938 et en 1939, les preuves de ces prévisions. Un cas assez extraordinaire dans le métier d'aveuglement, ou de mauvaise foi.
RépondreSupprimer@editeur Euh...
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