Le jury du prix Sade a été unanime pour couronner Une semaine de vacances, de Christine Angot, chef-d’œuvre de la rentrée littéraire selon Libération qui a consacré plusieurs pages à ce roman sans réussir à me donner envie de le lire. Mais, à présent qu'Emmanuel Pierrat, président du jury, a annoncé le résultat des délibérations, je me suis acquitté de mon devoir, je l'ai lu. Et je me suis profondément ennuyé. Cela me semble être, plutôt que le chef-d’œuvre, le navet de la rentrée.
Je n'ai rien contre le sujet, et je ne vais pas chercher à savoir s'il reste du jambon, si la vaseline est efficace en certaines circonstances ou si la morale est sauve. Vous savez, de toute manière, de quoi ça parle, à moins de vivre sur une île déserte, coupé de toute communication avec la scène littéraire parisienne.
Non, le plus insupportable dans Une semaine de vacances, c'est l'écriture. Froide, clinique, plus plate qu'un rapport d'autopsie. Christine Angot se cherche un style, déroule de longues phrases, accumule les détails, brise la ligne chronologique, se rappelle tout à coup quelque chose qu'elle doit écrire à l'instant. Elle ne parvient qu'à une prose guindée dans laquelle il est question de translater un corps, à des fins d'épanouissement dont seuls les pleurs du jeune personnage féminin nous font comprendre qu'il n'est pas réparti équitablement entre les partenaires.
Je viens donc de perdre une bonne heure avec Christine Angot, alors que Patrick Modiano et Philip Roth m'attendent. Je ne vais pas les faire patienter plus longtemps.
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